Pour beaucoup, voyager c’est avant tout découvrir, rencontrer et visiter les plus beaux coins du monde. Parfois, voyager c’est aussi approcher les réalités culturelles, économiques et sociales d’un pays. C’est ce que je suis venue chercher au Cambodge, lors de ma mission de volontariat en tant que professeure d’anglais.
Voyager autrement : le volontariat au Cambodge
Dans un précédent article, je vous donnais mes conseils pour devenir volontaire à l’étranger. Aujourd’hui, je vous raconte plus en détails l’expérience que j’ai vécue près de Siem Reap, au sein d’un centre éducatif qui promeut l’accès à l’enseignement de l’anglais pour les enfants dans les zones rurales.
Le Cambodge, le pays du sourire
C’est donc un peu par hasard que j’ai choisi le Cambodge. Après avoir parlé de mon projet à mes proches, une amie a souhaité m’accompagner. Nous avons choisi ensemble le projet qui nous paraissait le plus intéressant et avons finalement sélectionné une mission au Cambodge.
J’ai eu un coup de cœur pour ce pays et pour la population, très accueillante. La culture du Cambodge est familiale, apaisante et très positive. Ils ont un recul sur la vie et une joie de vivre au quotidien qui est contagieuse. J’ai adoré rencontrer les locaux : c’était incroyable de découvrir leur façon de vivre, leurs maisons, comment ils construisent autant avec peu de moyens.
Le rythme Cambodgien est particulier, très lent, pour nous, Européens, habitués à vivre à 100 à l’heure et à organiser notre journée. Les Cambodgiens prennent leur temps, vivent au jour le jour, font une sieste dans leur magasin en plein milieu de l’après-midi, répondent « oui » à ta question alors qu’ils ne connaissent pas la réponse ou ne la comprennent pas… Une philosophie de vie calme, paisible et un peu nonchalante. A 5h du matin, il y a du monde dehors, comme s’il était 17h. C’est lorsque vous souhaitez un peu de calme que la population se met à faire du bruit.
Ce rythme de vie je l’ai aussi bien adoré que détesté. Au début, c’est un peu compliqué à gérer car il y a un gros travail à faire sur sa personnalité, il faut chercher le calme et la patience à l’intérieur de soi. Je ne pensais pas être autant active dans ma vie et, à l’inverse, je ne me pensais pas capable d’être aussi patiente.
Une arrivée sous la pluie
Je me souviens de notre arrivée à Siem Reap depuis Bangkok. De l’avion, il n’y avait que des rizières à perte de vue, on se demandait où nous allions atterrir. Un tuk-tuk nous attendait à l’aéroport. Sur la route, nous observons les alentours : des routes en terre rouge et à peine carrossables, des enfants jouant dans l’eau de pluie, des maisons sur pilotis… Un dépaysement instantané !
A notre arrivée, nous avons été accueillies par le manager local de l’association, deux autres volontaires venus du Japon et d’autres volontaires locaux. Nous avons très vite été intégrées au groupe, dans une énergie de partage.
Les premiers jours ont été difficiles. Comme je l’explique au-dessus, le temps est parfois long, et il était donc facile de penser à nos proches.
Fin septembre, c’était la mousson, il y avait donc beaucoup de pluies violentes, avec parfois des maisons inondées. Pour nous, c’était impressionnant, mais pas pour la population locale ! Pour eux, la vie continue. Je me souviens du premier jour de cours : j’avais enfilé mes baskets imperméables pour me rendre à pieds à l’école. Le manager m’a conseillé de plutôt enfiler des tongs. Sur la route, l’eau m’arrivait au mollet. Je n’ai pas regretté de l’avoir écouté, et j’ai même terminé pieds nus dans l’eau.
Au fur et à mesure du projet, nous nous sommes habituées au calme de la vie cambodgienne et aux pluies tropicales. J’ai été surprise par notre capacité d’adaptation dans cet environnement inconnu.
Le projet, une expérience constructive
Nous logions dans une guesthouse (sorte de chambre d’hôte populaire en Asie), avec les autres volontaires, dans le village de Svay Thom, située à 15 minutes à pieds du centre éducatif dans lequel nous enseignions, et à 20 minutes de Siem Reap en tuk-tuk.
Au Cambodge, beaucoup d’enfants n’ont pas accès à l’éducation, surtout dans les villages. Ainsi, l’association Cambodgian Youth Action propose aux jeunes de 6 à 20 ans du village de Svay Thom, des cours d’anglais enseignés par deux volontaires par classe.
Le premier jour, les jeunes étaient plutôt timides. Petit à petit, je les ai vus s’ouvrir, débordants d’énergie et désireux d’apprendre. J’ai également été plus à l’aise. Être professeure, c’est un métier. Nous n’avions pas la technique et la patience, mais nous avions notre bonne humeur et se désir de les aider. Je me suis rendue compte que les cours étaient avant tout l’occasion pour eux d’échanger, de jouer (en anglais) et de rire.
L’ambiance est parfois un peu agitée, et l’échange interculturel n’est pas simple, il est parfois difficile de se faire comprendre. Mais c’est justement incroyable de réussir à tisser des liens sans même parler la même langue.
BILAN : J’ai énormément appris sur la vie grâce à cette expérience : je me suis souvent sentie toute petite face à la maturité des enfants, à ce qu’ils peuvent gérer et faire à leur âge. Ils m’ont également donné beaucoup d’amour, de dessins, de fous rires… J’ai également compris que nous n’avons pas forcément besoin de tout ce que nous avons en Europe pour être heureux.
C’est un peu cliché, mais ce voyage m’a beaucoup appris sur moi-même, et sur le plan humain : je suis revenue aux choses essentielles de la vie. Aujourd’hui, j’essaie de garder la positivité et le calme des cambodgiens avec moi.
J’espère que cette courte vidéo vous aidera à imaginer le quotidien que j’ai vécu là-bas. Connaissez-vous le Cambodge ? Quelles ont été vos impressions ? Découvrez aussi que faire à Siem Reap, si vous êtes de passage au Cambodge !
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